Matinées lanaudoises – Le cannabis, inquiétant pour les employeurs?
La légalisation du cannabis et les obligations qui en découlent étaient au cœur du dernier déjeuner-conférence des Matinées lanaudoises. La conférencière, Me Marie-Josée Sigouin, a voulu rassurer les employeurs. « Ce n’est pas parce que c’est légal qu’on peut en prendre n’importe quand et n’importe comment. L’alcool, c’est légal et les gens ne consomment pas tout le temps. Ça va être pareil », a-t-elle affirmé d’entrée de jeu.
Application de la loi
Avec les variations dans l’application de la loi, Me Sigouin a expliqué que les entreprises ne savent plus où donner de la tête. « Concentrez-vous sur une chose, protéger la santé et la sécurité. Le travailleur ne doit pas effectuer sa tâche si son état est affaibli. » Me Marie-Josée Sigouin a mentionné que cette recommandation vaut pour l’alcool, le cannabis, les drogues, mais aussi pour toutes les autres substances (médicaments, boissons énergisantes, etc.), qui sont parfois pires. « Le cannabis n’est pas si inquiétant par rapport à d’autres substances. Il y a tout un défi de parler d’autres choses que du cannabis, saisissons l’opportunité!» La conférencière a suggéré aux employeurs d’être prudents en cette période de pénurie de main-d’œuvre pour ne pas engager quelqu’un « à défaut de mieux » et être pris avec un enjeu de santé et de sécurité plus tard. Selon elle, la légalisation du cannabis est une occasion de sensibiliser les employés à la consommation et à ses conséquences.
Politiques au travail
Me Marie-Josée Sigouin a aussi abordé les enjeux entourant la décision d’adopter une politique sur l’alcool et les drogues. Elle a expliqué qu’une politique doit par la suite être appliquée de manière uniforme et constante. « On n’adopte pas une politique pour gérer du cas par cas. » Elle a aussi insisté sur l’importance de former les gestionnaires pour qu’ils soient en mesure de reconnaître des comportements ou des symptômes associés à la consommation de cannabis ou autres drogues et qu’ils aient accès à des outils de travail qui leur permettront d’intervenir. « On ne doit pas devenir des spécialistes des substances, mais être capable de reconnaître si un employé est en état ou pas et de le retourner à la maison au besoin. »
Selon la conférencière, il importe de plus que les employés soient sensibilisés à leurs propres obligations. Me Marie-Josée Sigouin a finalement fait le point sur les différents tests de dépistage et les droits des parties. Si les tests de dépistage représentent une entrave à la vie privée, ils peuvent être justifiés en cas d’impact sur la santé et la sécurité.
La prochaine conférence sera « Comment utiliser efficacement les médias sociaux en entreprises » de Luc Dupont et elle aura lieu le 20 mars. Informations matineeslanaudoises.com.